16 mai 2009

Ophelia


Voila le texte que je prépare pour l'école "Ernst Busch" de Berlin...
http://www.hfs-berlin.de/
Une femme, tragique, reprise d'un classique. Du Heiner Müller dans toute sa splendeur...
Dans Hamletmaschine.

" 2. Das Europa der Frau.

Enormous room. Ophelia. Ihr Herz ist eine Uhr.

OPHELIA [CHOR / HAMLET].

Ich bin Ophelia.

Die der Fluß nicht behalten hat.

Die Frau am Strick Die Frau mit den aufgeschnittenen Pulsadern Die Frau mit der Überdosis AUF DEN LIPPEN SCHNEE Die Frau mit dem Kopf im Gasherd.

Gestern habe ich aufgehört mich zu töten.

Ich bin allein mit meinen Brüsten meinen Schenkeln meinem Schoß.

Ich zertrümmre die Werkzeuge meiner Gefangenschaft den Stuhl den Tisch das Bett.

Ich zerstöre das Schlachtfeld das mein Heim war.

Ich reiße die Türen auf, damit der Wind herein kann und der Schrei der Welt.

Ich zerschlage das Fenster.

Mit meinen blutenden Händen zerreiße ich die Fotografien der Männer die ich geliebt habe und die mich gebraucht haben auf dem Bett auf dem Tisch auf dem Stuhl auf dem Boden.

Ich lege Feuer an mein Gefängnis.

Ich werfe meine Kleider in das Feuer.

Ich grabe die Uhr aus meiner Brust die mein Herz war.

Ich gehe auf die Straße, gekleidet in mein Blut. "

Et en français, traduit par Jean Jourdheuil et Heinz Schwarzinger:

" 2. L’Europe de la femme.

Enormous room Ophélie. Son coeur est une horloge.

OPHELIE (CHŒUR/HAMLET).

Je suis Ophélie.

Que la rivière n’a pas gardée.

La femme à la corde la femme aux veines ouvertes la femme à l’overdose sur LES LEVRES DE LA NEIGE la femme à la tête dans la cuisinière à gaz.

Hier j’ai cessé de me tuer.

Je suis seule avec mes seines, mes cuisses, mon ventre.

Je démolis les instruments de ma captivité, la chaise la table le lit.

Je ravage le champ de bataille qui fut mon foyer.

J’ouvre grand les portes, que le vent puisse pénétrer et le cri du monde.

Je casse la fenêtre.

De mes mains sanglantes je déchire les photographies des hommes que j’ai aimés et qui ont usé de moi sur le lit sur la table sur la chaise sur le sol.

Je mets le feu à ma prison.

Je jette mes vêtements au feu.

Je déterre de ma poitrine l’horloge qui fut mon cœur.

Je vais dans la rue, vêtue de mon sang. "



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